Les sports de force ou de musculation sont particulièrement bénéfiques pour l’appareil locomoteur. Mais en cas de surmenage, les systèmes musculo-tendineux et ostéo-articulaires sont les sièges de microtraumatismes, voire dégénèrent en traumatismes graves et aigus; conséquences de l’accident.
Il est dommage que des lésions, alors qu’elles auraient pu être évitées, limitent une carrière sportive ou contraignent un pratiquant de loisir à redevenir sédentaire.
Comme pour tout, il vaut mieux prévenir que guérir. Et dans le sport, en plus de la douleur, il est rageant de perdre en une fraction de seconde tous les progrès réalisés après des mois d’efforts…
Les progrès ne sont malheureusement pas capitalisables avec un effet cliquet.
La prévention des microtraumatismes et des blessures fait donc partie intégrante d’un programme d’entrainement, vertueux, qui recherche la performance. Elle sera d’autant plus efficace si elle est encadrée par un professionnel expérimenté, vigilant, et travaillant en équipe.
En effet, dans sa formation, il a été préparé à prendre en charge l’entrainement dans sa globalité et ses spécificités. Il doit composer avec les compétences des équipiers, le matériel disponible, le sportif (condition physique, âge, sexe,…), les particularités des gestes sportifs,…bref avec les facteurs multiples de la technopathie propre à sa discipline
Comme dit le Docteur Stéphane GENTY : La bonne compréhension des mécanismes lésionnels entraînant ces technopathies contribuent à leur prévention.
Plus précisément l’entraineur tient compte :
- De facteurs propres au sportif comme sa morphologie, son CV sportif, ses aptitudes physiques du moment, ses habitudes alimentaires, sa disposition à « écouter » son corps et à respecter son intégrité
- Des gestes techniques de la discipline, qui doivent obéir aux lois de la mécanique du mouvement et de la physiologie articulaire. Par exemple au squat, la position de l’axe lombo-pelvien est déterminante pour limiter les contraintes sur les facettes articulaires postérieures des vertèbres
- Des scénarios d’entrainement : par exemple l’absence d’échauffement : elle augmente les risques de blessures de l’appareil locomoteur (os, articulations, muscles, tendons)
- Des changements de rythme et de régime d’entraînement choisis à bon escient pour éviter le surmenage
- Du niveau de condition physique
Exemples :
- Le manque de souplesse articulaire : une articulation enraidie est compensée par les autres qui prennent en charge le déficit de mobilité. ces dernières sont alors sur-sollicitées
- Le manque de souplesse musculaire : des ischios-jambiers rétractés placent le bassin en légère rétroversion. La courbure lombaire s’efface alors et favorise les microtraumatismes de la charnière lombo-sacrée
- Le déséquilibre de muscles travaillant en antagonisme-synergie : une mauvaise répartition des forces (abdominaux / spinaux) dans les constituants de la poutre composite entrainent une distribution déséquilibrée des pressions sur la colonne vertébrale
- Le déficit de sens proprioceptif : l’absence de perception fine du mouvement via les récepteurs mécaniques articulaires, tendineux et musculaires nuit au contrôle neuromusculaire
- De la qualité et du réglage du matériel et de ses possibilités d’adaptation à la morphologie du sportif
Technopathie en haltérophilie, force athlétique, musculation
- Distension antérieure de la capsule de l’épaule (lors de l’arraché)
- Pathologie acromio-claviculaire
- Pathologie de la coiffe des rotateurs
- Entorse tibio-tarsienne sur tapis roulant lors de l’échauffement cardio-respiratoire
- Fracture du poignet (lors de l’épaulé-jeté),
- Tendinopathie du biceps
- Rupture de l’appareil extenseur du genou,
- Hématome du grand droit
- Hernie discale
- Lombalgie
- Lyse isthmique
- etc…