Muscler les cuisses en économisant les genoux

par | Nov 15, 2017 | Biomécanique, Préparation physique spécifique

Avec un répertoire pauvre d’exercices, souvent le sportif ne sait exercer ses cuisses qu’au moyen de squats avec une barre libre chargée ou glissant le long d’un cadre-guide.

Toujours, par habitude, il s’entraine au hack squat, presse inclinée qui comme toutes les machines présentent des avantages et des inconvénients.

Chercher à travailler ses cuisses en surchargeant continuellement le genou n’est pas recommandé.

Pourtant, certains équipements permettent une sollicitation, par exemple des quadriceps, en décharge du genou.

Mais comme d’habitude, rien n’est plus utile que la connaissance en biomécanique appliquée à l’effort pour l’élaboration des séances

Elle permet également de comprendre que le squat, comme tout autre mouvement, n’est en rien un exercice complet.

Le membre inférieur est en capacité de produire des forces et des mouvements dans des situations sans comparaison avec celle du simple passage des positions accroupi à debout.

Pour s’en convaincre, il suffit de penser aux flip-flaps du gymnaste au sol, aux jeux latéraux de jambes du tennisman, à la foulée ample du coureur de 400 m (importance de la vitesse aréolaire), aux battements propulseurs en crawl…

Le renforcement musculaire des cuisses et de manière plus complète de la totalité du membre inférieur est donc une affaire complexe.

En préparation physique, pour la sécurité du genou, il faut particulièrement tenir compte du sport pratiqué, du niveau atteint, des antécédents accidentels et médicaux.

Les chiffres parlent d’eux même :

Sur un effectifs de 117 haltérophiles de 45 à 68 ans, 31 % avait une arthrose fémoro-patellaire (articulation entre le fémur et la rotule) (revue de la littérature – Lequesne M et al. Sport et arthrose des membres. Dans : l’actualité rhumatologique 1996. Expansion scientifique française: Paris, 1996: 175-87. Kahn MF)

La prévalence de la gonarthrose (arthrose du genou – Roos et al. Malmö en Suède Am J Sports Med 1994) est de

  • 15,5% chez les anciens footballeurs de D1 et D2
  • 4,2% chez les footballeurs moyens
  • 30 % chez les marathoniens (âge moyen 39 ans – 100 km / semaine pendant 19 ans)

En football, les principaux facteurs de risque sont (Centre de Rhumatologie et Rééducation Fonctionnelle Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V Rabat)

  • Une pratique prolongée
  • La compétition de haut niveau
  • L’altération articulaire préexistante : genu varum…
  • L’utilisation régulière d’infiltrations
  • Les antécédents de traumatismes
  • L’âge > 30 ans au moment du traumatisme
  • Les méniscectomies
  • La rupture et la réparation tardive du ligament croisé antérieur

On comprend alors qu’il vaut mieux bien questionner un ancien footballeur de bon niveau, devenu quadragénaire, avant de lui proposer des squats sans ménagement